Roster Con : Avec « Des éclaircies en fin de journée », vous abordez la crise d’adolescence à travers le personnage de Léo, mais aussi du point de vue de sa mère qui revit si on peut dire une seconde jeunesse (nouvel amoureux, petites cachotteries à sa fille sur ses sorties). Avez-vous fait une crise d’ado personnellement ?
Agathe Colombier Hochberg : Pas vraiment, je m’entendais très bien avec mes parents, ils me disaient toujours : « Rien n’est grave dès l’instant où l’on peut en parler ». Difficile de se rebeller quand ce genre de dialogue est instauré. J’ai quand même fait quelques bêtises, parce que la transgression est très attirante, mais rien de grave.
Si vous n’étiez pas devenue écrivaine, auriez-vous aimé tenir une librairie à l’instar de votre personnage ? Si oui, auriez-vous une idée de son intitulé ?
Pourquoi pas, j’aurais été très heureuse dans une librairie. D’ailleurs, dans un de mes précédents romans, Les vies turbulentes de Lady M, il y a plusieurs chapitres qui se déroulent dans une librairie que j’adore, située dans le Lot-et-Garonne. Il y en a plusieurs que je fréquente assidûment et je peux y passer des heures, comme tous les amateurs de livres. Si j’avais tenu une librairie, je l’aurais peut-être appelée Les Contemplations, comme Camille dans le roman, puisque je suis comme elle une inconditionnelle de Victor Hugo.
Vos précédents romans sont plutôt des comédies, or ici, vous traitez de sujets moins aisés (famille monoparentale, homosexuelle, relation difficile parents/enfants) ; souhaitiez-vous changer de registre ?
En fait, j’ai déjà publié deux romans beaucoup plus graves, Diaporama et Rien de personnel. Et mes comédies reposent souvent sur des sujets de société qui me tiennent à cœur, donc à mes yeux, les deux registres sont souvent mêlés. Ce qui varie ensuite, c’est la place que j’accorde à chacun d’eux. Idéalement, j’aimerais ne jamais avoir à choisir entre l’un et l’autre ; c’est une habitude assez française de vouloir toujours mettre les gens et leurs œuvres dans une case qui les enferme.
Chez Roster Con, on verrait facilement votre roman être adapté au cinéma. Qu’en pensez-vous ?
Que du bien, évidemment ! Je visualise toujours très précisément les chapitres que j’écris ; dans ma tête, ce sont déjà des scènes, alors ce serait formidable de les voir portées à l’écran.